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Le jour de la séparation (2)

George Gordon Byron

Lorsque, les yeux fixes et hagards, nous nous quittâmes
Dans un silence de mort, versant de chaudes larmes,
L'esprit fort consterné et le coeur mi-brisé,
Pour une séparation qui nous martyrisait,

Ton visage blême me parut froid et livide;
Ton baiser furtif encor plus froid que le vide;
Cette heure-là nous prédisait ainsi, il est vrai,
D'être partout harcelés d'éternels regrets.

A la pointe du jour, la rosée du matin
Telles des sueurs froides. imbibait mon front chagrin,
Comme si elle s'était résolue à m'avertir
De l'épreuve que me cachait la peine à venir.

Tes promesses furent successivement rompues,
Ternie, ton image en souffre de plus en plus,
J'entends, là où je me trouve, prononcer ton nom,
Et ne manque pas d'en subir tous les affronts.

Ils t'appellent, pendant que sur toi je veille,
Un glas qui sonne bien fort à mes oreilles.
J'éprouve un tressaillement dans ma chaire
Et me dis: Pourquoi m'étais-tu si chère?

Ils ignoraient tous combien je te chérissais,
Et qu'au demeurant trop bien je te connaissais.
Mon regret durera l'espace du repentir
Et sera plus profond que je ne puis le dire.

T'en souvient-il? En secret nous nous rencontrâmes.
Je souffre en silence maintenant que ton âme
Jadis si généreuse, m'ait à ce point déçu,
Et que ton coeur m'ait oublié à mon insu.

Si, par hasard, un jour je devais te revoir,
Comment vais-je t'accueillir? comment te recevoir
Après une si durable et éprouvante absence?
Certainement en larmes et bien sûr en silence.

When We Two Parted
Free french translation: Raouf Hajji
Traduction française libre

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